Résultats de l'enquête « Accès aux soins » par l'association Ostéo Pour Tous


Référence et lien court: OP-FP3EX9-6

L’enquête « Ostéo Pour Tous : Accès aux soins » a été réalisée entre le 1er avril et le 8 juillet 2025.

Cette enquête, menée par l’association Ostéo Pour Tous, vise à mieux comprendre le point de vue de la profession sur l’accès aux soins. Elle a pour objectif de permettre aux associations socio-professionnelles et caritatives du paysage ostéopathique français d’ajuster leur stratégie de plaidoyer auprès des pouvoirs publics, des complémentaires santé et de la Sécurité sociale.

Sur cette période de près de trois mois, presque 900 ostéopathes en exercice ont répondu au sondage.

Les résultats de cette enquête sont présentés dans ce rapport, qui synthétise les réponses aux questions ouvertes et les opinions des participants. Un accès aux résultats bruts publiés en open-data est également disponible en fin de rapport.

Méthodologie

L’enquête comportait 29 questions, dont 3 questions ouvertes et a été mise en place par l' association Ostéo Pour Tous.

Logo Ostéo pour Tous

Elle a été diffusée par plusieurs canaux:

  • Emailing ciblé auprès des ostéopathes
  • Transmission via les organisations socio-professionnelles
  • Partage par les associations caritatives d’ostéopathes
  • Publications sur les groupes Facebook dédiés à la profession
  • Diffusion sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, LinkedIn) via les pages des acteurs de la profession

Pour répondre au questionnaire, les participant·e·s devaient fournir:

  • Une adresse e-mail valide
  • Leur identité (nom, prénom)
  • Leur département d’exercice professionnel Les données ont ensuite été vérifiées dans le répertoire RPPS, afin de ne conserver que les réponses des ostéopathes disposant d’une autorisation d’exercice.

Sur les 931 réponses initiales, 12 ont été invalidées pour des réponses données par des personnes n’étant pas inscrites au RPPS, et 22 ont été invalidées car envoyées en doublon. Seule la dernière réponse envoyée a été conservée dans ces cas.

Cette procédure a permis d’écarter au total 34 réponses invalides, ramenant le nombre de réponses valides à 897. Cette sélection rigoureuse assure la fiabilité des résultats.

Après ces vérifications manuelles, les données ont été anonymisées avant d’être analysées. Il était précisé dès l’introduction du questionnaire qu’une procédure d’anonymisation serait appliquée, afin de garantir la confidentialité des répondants.

Pour l’analyse des données et la rédaction du rapport d’enquête, l’association Ostéo Pour Tous a bénéficié de l’accompagnement d’osteopathes.pro.

Profil des répondants

  • Nombre total de répondants : 897 ostéopathes
  • Âge moyen : 36 ans
  • Âge médian : 34 ans
  • Âge du plus jeune répondant : 22 ans
  • Âge du plus âgé : 83 ans

Répartition des répondants par durée d’exercice
Graphique 1

Les répondants sont répartis sur 95 départements, y compris les DOM-TOM.

Les 20 départements les plus représentés sont les suivants: Représentant 51 % de l’ensemble des répondants, par ordre décroissant

  • Gironde
  • Rhône
  • Paris
  • Îlle-et-Vilaine
  • Seine-et-Marne
  • Bouches-du-Rhône
  • Isère
  • Hauts-de-Seine
  • Haute-Garonne
  • Yvelines
  • Alpes-Maritimes
  • Drôme
  • Maine-et-Loire
  • Loire-Atlantique
  • Essonne
  • Hérault
  • Nord
  • Haute-Savoie
  • Seine-Saint-Denis
  • Les DOM-TOM

Cet échantillon est territorialement diversifié, couvrant 95 % du territoire français. Il reflète également une diversité générationnelle, avec des ostéopathes issus de l’ensemble des tranches d’âge en exercice.

On constate une représentation équilibrée entre les départements dits ruraux et urbains.

Enfin, la répartition des âges semble en cohérence avec la démographie nationale de la profession.

Résultats du sondage (questions fermées)

Quelle est votre sensibilité aux enjeux de l’accès aux soins en ostéopathie ?
Graphique 2 – Pour 95,7% des ostéopathes, c’est un enjeu important.

Pensez-vous que l’accès aux soins en ostéopathie constitue un enjeu de santé publique ?
Graphique 3

Que pensez-vous de l’accessibilité financière des soins ostéopathiques en France ?
Graphique 4 – Pour une majorité d’ostéopathes, le coût des soins est un frein à l’accès aux soins ostéopathiques.

Seriez-vous prêt·e à limiter votre liberté d’installation afin de favoriser une meilleure répartition des ostéopathes sur le territoire (Accès géographique aux soins)
Graphique 5

Seriez-vous prêt·e à encadrer votre liberté tarifaire en échange d’une convention avec des organismes publics et privés finaçant les soins des patient·e·s
Graphique 6

Pensez-vous que l’État devrait financer l’ouverture de postes d’ostéopathes salariés dans les hôpitaux, les PMI, etc. afin d’améliorer l’accès aux soins ostéopathiques
Graphique 7

En tant qu’ostéopathe êtes-vous amenés à prodiguer des soins gratuitement au cabinet ?
Graphique 8

En tant qu’ostéopathe, participez-vous à une activité cartiative ou financez-vous une association caritative dans le domaine de la santé ?
Graphique 9

Que pensez-vous de la mise en place d’un forfait annuel de soins en ostéopathie destiné aux personnes précaires au sein de la CSS (Anciennement CMU-C) ?
Graphique 10

Que pensez-vous de la mise en place d’un forfait annuel de soins en ostéopathie destiné aux personnes précaires au sein de la PUMA ?
Graphique 11

La Protection Universelle Maladie (PUMA) permet la prise en charge des frais de santé sans rupture de droits. Cela signifie que cette prise en charge est assurée même en cas de changement de situation professionnelle, familiale ou de résidence. Pour avoir droit à la PUMA, vous devez travailler ou résider en France de manière stable ou régulière.

Que pensez-vous de la mise en place d’un forfait annuel de soins en ostéopathie destiné aux personnes précaires au sein de l’AME ?
Graphique 12

L’Aide Médicale de l’État (AME) est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins. Elle est attribuée sous conditions de résidence et de ressources.

Pensez-vous que les complémentaires santé d’entreprise devraient systématiquement intégrer des soins en ostéopathie pour permettre une meilleure couverture santé des travailleurs ?
Graphique 13

Souhaiteriz-vous que les soins prodigués par les ostéopathes soient pris en charge par l’Assurance Maladie (CPAM) ?
Graphique 14

Pensez-vous que les ostéopathes ont un rôle à jouer au sein des CPTS ?
Graphique 15

Les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) regroupent les professionnels d’un même territoire qui souhaitent s’organiser – à leur initiative – autour d’un projet de santé pour répondre à des problématiques communes. Pour en savoir plus sur les CPTS, consultez notre article sur le rôle des ostéopathes au sein des CPTS.

Estimez-vous que les ostéopathes doivent devenir une profession de santé à proprement parler en intégrant le code de la santé publique ?
Graphique 16

Questions sur le paysage associatif

Êtes-vous satisfait de l’action et de l’activité de plaidoyer de l’association Ostéo Pour Tous ?
Graphique 17

Souhaitez-vous soutenir financièrement l’action des associations cartiatives et solidaires en ostéopathie ?
Graphique 18

Pensez-vous que les associations caritatives et solidaires qui gèrent les permanences de soins gratuites devraient recevoir des subventions de l’État afin de structurer ces permanences sur l’ensemble du territoire français ?
Graphique 19

Pensez-vous que les associations caritatives et solidaires qui gèrent les permanences de soins gratuites devraient recevoir des dons privés des établissements de formations initiale agréés par le Ministère de la Santé afin de structurer ces permanences sur l’ensemble du territoire français ?
Graphique 20

Pensez-vous que les cliniques étudiantes des dispositifs de formation devraient être intégrés dans un programme visant à améliorer l’accès aux soins en ostéopathie ?
Graphique 21

Résultats du sondage (questions ouvertes)

Pour chaque question, nous avons classifié les réponses libres en trois catégories principales, selon les opinions exprimées par les répondant·e·s:

  • ✅ les éléments consensuels ou majoritaires
  • 🟰 les propositions modérées ou propositions
  • ❌ les positions minoritaires, clivantes ou radicales

Question: Plus globalement, que pensez-vous d’un conventionnement partiel des soins en ostéopathie par l’assurance maladie (CPAM) ?

✅ Éléments consensuels / majoritaires

  1. Accès aux soins facilité pour les patients

Cela favoriserai une accessibilité aux soins conforme au principe d’égalité.

Ce serait une bonne initiative qui permettrait à des personnes précaires de ne pas renoncer à l’ostéopathie.

  1. Favorable sous conditions

Une bonne idée mais les conditions doivent être vraiment bien décidées et mise en place.

Je suis favorable a ce que l’assurance maladie participe au frais des séances d’ostéopathie sans que cela impact notre liberté de travail, sans que la CPAM ne puisse définir notre tarif, notre durée de consultation ou notre lieu d’exercice. La participation forfaitaire annuel peut être un bon fonctionnement, cela éviterais aussi les abus de consultations sans justification (de part le patient ou le professionnel).

Favorable si à la fin la rémunération de l’ostéopathe est suffisante afin de ne pas se retrouver dans la même situation que les kinésithérapeutes (payés à la fronde, doivent prendre plusieurs patients en même temps en conséquence).

  1. Crainte d’une perte de liberté professionnelle et à la rémunération des actes

Alors je pense que s’ils paient un kiné 15/16€ que nous on serais environ à 10€ et donc pas des consultations de 45 min mais de 15 min et je ne vois pas les bénéfices comme ça.

Je m’y oppose car le fait de rentrer dans ce système va nous contraindre sur notre liberté de pratique et la qualité globale des soins va descendre en même temps que l’automatisation des remboursements.

Trop restrictif pour la rémunération, cela va engendrer une baisse de la qualité des soins.

  1. Inquiétude vis-à-vis de la lourdeur administrative

Pourquoi pas, mais cela ne doit pas nous cloisonner à certains soins, à un tarif fixe, et pas trop de paperasses.

Je crains les complications liées à la gestion CPAM : rejets, délais, contrôles.

Ça peut être plus compliqué en terme de gestion administrative pour les thérapeutes.

l’esclavage administratif, la fin d’un soin tourné vers le patient pour un acte défini administrativement

  1. Besoin de préalables au conventionnement

Je pense que c’est une bonne idée mais que la qualité des soins prodigués par les ostéos doit d’abord drastiquement augmenter et que le discours de ces derniers doit être largement plus à jour au vu des avancées de la science concernant l’ostéo et la thérapie manuelle, au risque d’entraîner une frustration des autres professions de santé (tels que les kinés, qui se battent depuis des années pour des revalorisations substantielles).

Il faudrait déjà être plus cohérent dans la formation d’ostéopathie.

Il faudrait que la pratique ostéopathique soit plus homogène pour que le remboursement se fasse sans participer à financer des dérives thérapeutiques.

Pourquoi pas mais irréaliste si nous ne nous régissons pas par un ordre.

🟰 Propositions modérées

Forfait annuel, reste à charge ou enveloppe ciblée

Favorable sous forme d’un forfait permettant un suivi correcte chez tous types de patients y compris les plus précaires

Je ne vais pas en faveur d’une prise en charge de l’assurance maladie mais pourquoi pas une prise en charge de quelques euros (20€ par exemple) avec un dépassement d’honoraire à la charge du patient remboursé par sa mutuelle

On peut partir sur une prise ne charge de l’assurance maladie dans des cas de pathologies chroniques où le patient ressent un bienfait de l’ostéopathie.

Je pense que cela pourrait être une bonne idée pour certains motifs ou parcours de soins

Intéressant pour donner de l’importance à l’ostéopathie dans un parcours de soin, décharger les médecins de certains motifs de consultation, et donner l’accès à plus de personnes sans que les honoraires soient un frein.

❌ Positions minoritaires, clivantes ou radicales :

  1. Rejet total du conventionnement

À voir la mise en place. De ne pas tuer la profession en proposant des séances d’ostéo à 30 euros les 45 minutes.

Aucune intervention de la CPAM dans les actes osteopathiques, sinon c’est la mort de l’ostéopathie !

Absolument contre

L’ostéopathie est assimilable à du bien-être et non du soin, donc rien a faire dans le système de santé.

  1. Critique virulente du système CPAM / État

Je ne souhaite pas etre impliqué dans un système que j’estime etre corrompu par des lobbys et des politiques dont les intérets sont avant tout financiers. Si la sécu était vraiment universelle et sociale, alors oui bien sur !

Personnellement, j’ai toujours peur de perdre la liberté d’exercer mon métier comme je l’entends si l’Etat s’en mêle

Nous ne serons plus libéraux mais salariés de la CPAM…

  1. Mépris ou méfiance vis-à-vis des confrères ou d’autres PS

Risque de dérives.

Il faut y faire très attention a ce que des praticiens abusent de la situation pour faire plus de consultation qu’il n’en faudrait. Il pourrait y avoir des abus des 2 côtés. La solution du forfait limiterait la fraude.

  1. Défense identitaire forte de l’ostéopathie

À condition qu’il respecte l’identité de la pratique ostéopathique (temps, approche globale, liberté clinique) et qu’il soit bien encadré.

Je suis contre Un tel encadrement nous ferait abdiquer notre liberté et notre indépendance professionnelle par un encadrement restrictif sur la pratique de l’ostéopathie…

Question: Quelle est votre opinion sur l’activité des associations caritatives en ostéopathie ?

✅ Éléments consensuels / majoritaires

  1. Appréciation générale positive

Une majorité significative considère les actions caritatives en ostéopathie comme: utiles, importantes, voire indispensables, notamment pour les personnes précaires. Enrichissantes humainement, y compris pour les praticien·ne·s.

Très bonne. J’ai travaillé bénévolement pendant 2 ans au sein d’une association caritative ostéopathique.

Elle est indispensable, sûrement insuffisante ou pas suffisamment repartie sur le territoire. Il y a aussi un manque d’information des ostéopathes qui pourraient orienter les patients en difficulté vers ces associations.

C’est très bien / c’est de l’humanité avant tout.

  1. Bénéfice pour les patients et pour la profession / Amélioration de l’image publique de l’ostéopathie / Ouverture vers les autres acteurs de santé / Accès aux soins pour les populations marginalisées ou isolées.

Ce sont de bonnes actions, intéressantes et utiles pour l’accès au soins aux plus démunis.

C’est à mon sens en dehors des cabinet qu’il est juste d’offrir des consultations.

  1. Manque de visibilité / communication

Beaucoup ne connaissent pas ces associations ou n’ont jamais entendu parler de leurs actions: Manque de diffusion d’information / Pas assez représentées ou coordonnées nationalement.

Je n’en connais pas.

Peu connues, trop peu visibles.

  1. Volonté d’engagement conditionnée/ Nombreux ostéopathes soutiennent ces actions mais ne peuvent/pensent pas s’engager actuellement (temps, finances, informations)

C’est bien !! (Pour la réponse d’après, je ne peux pas financièrement me le permettre pour l’instant)

Aucune, cela part d’un bon sentiment mais cela ne rallie pas bcp de monde. Je n’en avais d’ailleurs jamais entendu parler.

Je n’en connais quasiment pas donc je ne sais pas.

🟰 Propositions modérées

  1. Mieux structurer et coordonner les actions

Appels à une meilleure organisation nationale; Nécessité de coopérations avec institutions (ARS, CPTS, etc.).

Il faudrait qu’elles aillent toutes dans le même sens.

Elles doivent se rapprocher des autres institutions pour ne pas rester isolées.

  1. Préférer un modèle de participation symbolique

Inquiétudes sur les effets négatifs de la gratuité totale: moins de valeur perçue par les patients, difficulté de mobilisation durable des praticiens

La gratuité totale ne me paraît pas propice à la guérison. Il faudrait trouver un système de paiement symbolique sur le système don/ contredit. »

Si chacun créait une plage horaire en don libre et sans rdv …

❌ Positions minoritaires, clivantes ou radicales

  1. Critique du bénévolat comme solution structurelle

Ces actions pallient un désengagement de l’État, mais ne peuvent suffire à elles seules. Certaines réponses voient l’action caritative comme un “pansement” sur une injustice plus large.

C’est un pansement au manque de responsabilité de l’État

Elles comblent malheureusement un système défaillant…

  1. Risque de dérive ou perte de sens

Dérives identitaires, humanitaires opportunistes à l’étranger, manque d’encadrement professionnel. Certaines associations vues comme trop politisées ou utilisées à des fins de communication par des écoles.

Trop souvent du tourisme humanitaire pour se donner bonne conscience.

je déplore par contre l’utilisation des associations caritatives par les centres de formations (école d’ostéopathie) pour se faire de la publicité et de la communication.

elles devraient être encadrées pour éviter les dérives sectaires.

  1. Discours plus critiques sur la profession elle-même

Propos acerbes sur les confrères: charlatanisme, formation médiocre. Crainte que le bénévolat véhicule une image dévalorisée de l’ostéopathie.

C’est très bien mais elles doivent toujours garder un certain recul, permettre l’accès aux soins oui mais pas dévaloriser le métier

Je trouve que leur action sont inefficaces, ne se prononce pas sur certains sujets, et défendent ceux qui pratique une ostéopathie imaginaire nous decridibilisant tout en soutenant que nous vallons le titre de “professionnel de santé” ce qui nous fait tous passer pour des charlatans.

Question: Nous souhaitons vous laisser un espace de commentaires libre afin que vous puissiez nous transmettre votre opinion sur le sujet de l’accès aux soins ostéo en France.

✅ Éléments consensuels / majoritaires

  1. L’accès aux soins est insuffisant et inégalitaire

De nombreux ostéopathes estiment que les soins restent réservés à une population aisée. La barrière financière est fréquemment évoquée.

Aujourd’hui, j’ai le sentiment que l’ostéopathie reste surtout accessible à ceux qui peuvent se permettre ce confort.

L’Accès aux soins pour tous est une évidence. Cependant ne pas continuer à déresponsabiliser les patients parce que c’est gratuit ! Un échange doit être mis en place !

  1. La profession est en crise de légitimité et de structuration

Forte inquiétude sur la démographie (trop d’ostéos, trop d’écoles, qualité en baisse). Manque de régulation, de cohérence dans la formation, et d’un cadre clair.

La démographie ostéopathique est catastrophique, pensons aussi à réguler le nombre d’ostéopathes…

Au delà de l’aspect accès à l’ostéopathie pour les patients, il faut aussi penser à encadrer les écoles et limiter le nombre d’étudiants car nous sommes déjà trop nombreux.

Avant de poser la question de l’intégration de l’ostéopathe au système de soin, il serait plus urgent de réguler le niveau de formation en école et réguler les dérives de nombreux osteo. Après nous serons plus pourrons discuter de notre place dans le système de santé.

  1. Un besoin fort de reconnaissance / intégration dans le système de santé

Nombreux souhaits d’une reconnaissance officielle comme profession de santé. Intégration dans les parcours de soins, en hôpital, en PMI, EHPAD, entreprises.

Tant que l’ostéopathie n’aura pas une spécificité propre et un un rôle bien défini dans le cadre de santé le chemin sera difficile

C’est primordial que notre profession soit enfin acceptée au sein des établissements de santé (hôpitaux PMI etc..)…

  1. Méfiance vis-à-vis d’un conventionnement mal encadré

Nombreux expriment une ouverture au conventionnement à condition de préserver:

  • Liberté tarifaire
  • Durée de consultation
  • Première intention
  • Qualité de soin

L’accès des soins est une chose mais pas au détriment des libertés des Osteopathes.

L’accès aux soins ostéopathiques en France représente un enjeu de santé publique certainement insuffisamment pris en compte. Toutefois, une réflexion collective est nécessaire pour améliorer l’accessibilité sans sacrifier la qualité. Cela implique une clarification du rôle de l’ostéopathe, de ses prétentions thérapeutiques réels et la dispense de soin pertinent, sécuritaire et cohérent avec les besoins actuels de la population.

🟰 Propositions modérées

  1. Mise en place de systèmes alternatifs

Tarifs solidaires, dons libres, système à quota (x patients par mois), forfaits avec les mutuelles ou les collectivités

Je préfère offrir quelques consultations plutôt que m’engager dans un système qui me pénalise.

Pourquoi ne pas mutualiser l’effort, 5% des consultations réservées à des patients précaires ?

  1. Collaboration renforcée avec d’autres structures

CPTS, associations médico-sociales, crèches, prisons, hôpitaux. Suggestion de salariat partiel, postes fléchés dans les zones déficitaires.

Il faudrait aider les jeunes à s’installer là où il y a des besoins.

  1. Réformer les écoles et la formation initiale

Numérus clausus; Harmonisation des programmes; Moins de “charlatanisme”

Avant de demander des subventions et des garanties de l’état et/ou des organismes de santé public. Il faudrait réglementer la profession et arrêter de faire du charlatanisme. Le crânien, le MPR, les MTR, la motilité.. etc sans parler des énergies ou tout autre connerie obscurantiste…

❌ Positions minoritaires, clivantes ou radicales

  1. Refus total de toute intégration dans le système public

Rejet du lien avec la CPAM, l’État, les ordres professionnels. Rejet de la standardisation et de la médicalisation.

La situation actuelle des professions de santé rattachées à la CPAM me laisse penser que si nous nous retrouvons sous le joug de l’Etat, la force de notre profession (une multitude de types de soins prodigués de façons différentes) sera affaiblie par une uniformisation des soins et une baisse des possibilités de spécialisation des ostéopathes.

De plus, cela voudrait dire une main mise de l’Etat et d’une poignée de personnes qui ne connaissent pas forcément notre métier, sur l’enseignement ostéopathique. Une uniformisation ou une diminution de la qualité d’enseignement sont à craindre.

De mon point de vue, notre indépendance reste une force dans notre pratique.

  1. Vision élitiste ou méprisante de l’action sociale

Certains estiment que les précaires “n’ont pas besoin” d’ostéopathie. D’autres expriment une franche hostilité au soin gratuit, jugé “dévalorisant”.

Moins d’Etat mais mieux d’Etat. Je ne souhaite pas voir une autorité suprême diriger notre profession. Le système est à bout. Je préfère rester en dehors.

si l’acces est trop facile, les patients ne feront pas l"effort de se prendre en charge et se déresponsabiliseront sur nous. Ce n’est pas dans notre interet de faire des séances gratuites car on sera pris pour une profession au rabais.

Il y a des choses beaucoup plus importantes à tous les niveaux de la santé en france qui méritent des financements plutot que de se tourner vers l’ostéopathie.

  1. Discours virulents sur les confrères et la profession

Propos dénonçant le “sectarisme”, les “pseudo-soins”, ou le “charlatanisme”. Appels à “nettoyer la profession avant de vouloir être reconnus”.

d’abord un sacré ménage à faire dans notre profession…

Créer un ordre afin d’ éradiquer le charlatanisme et les dérives sectaire, ainsi que tout le spirituel qui gangrène notre profession, et qui n’est pas isolé, malheureusement.

Avant de proposer un remboursement quelconque de la part de la sécurité sociale, ou des entités médicales étatique, il serait temps que l’ostéopathie devienne une profession scientifique et non pas une profession spiritualiste.

Discussion

L’enquête Accès aux soins pour tous démontre que les ostéopathes sont attachés à l’accès aux soins, qu’ils en font une priorité de santé publique, et qu’ils souhaitent être mieux intégrés dans ce débat de société.

Nous soulignons que les résultats, lorsqu’ils sont analysés selon l’âge ou le nombre d’années d’installation, varient peu, tous groupes confondus. Cela traduit un consensus intra-professionnel manifeste.

Trois opinions majoritaires se dégagent très nettement (voir graphique 4):

  • « En France, les patients les plus précaires renoncent à consulter les ostéopathes. »
  • « L’accès aux soins est correct, mais insuffisant pour les personnes en situation de précarité. »
  • « L’accès aux soins est trop inégal ; trop de patients doivent renoncer, faute de financement. »

Les ostéopathes restent attachés à leur liberté d’installation, à la fixation de leurs honoraires, et à l’accès direct aux soins. Néanmoins, ils se montrent ouverts à des compromis dans le cadre d’un contrat gagnant-gagnant avec la société, à condition que cela valorise leur pratique, notamment :

  • Une prise en charge globale,
  • Une durée de consultation longue,
  • Le libre choix du thérapeute,
  • La liberté d’organisation du travail,
  • Le libre choix des techniques de thérapie manuelle,
  • Une rémunération équilibrée pour le praticien.

Une proportion significative de répondants déclare accueillir gratuitement certains patients dans leur cabinet. Bien que cela reste minoritaire en volume, ce geste témoigne d’une volonté réelle de ne pas pratiquer de discrimination économique ni de priver un patient d’un soin jugé nécessaire.

De manière générale, les ostéopathes se montrent favorables à un financement public ciblé vers les plus précaires et à un renforcement du financement privé via les complémentaires santé  pour les actifs et leurs ayants droits.
Le dispositif de financement jugé le plus pertinent est celui de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS, ex-CMU-C). Cependant, on note également un bon niveau d’adhésion à un financement via la PUMA et l’AME.

Concernant une éventuelle convention avec l’Assurance maladie (CPAM), les ostéopathes penchent plutôt pour une forfaitisation, tout en n’excluant pas une tarification à l’acte ou un financement par pathologie.

Bien qu’ils soient minoritaires, certains ostéopathes — comme l’indiquent les données qualitatives — s’opposent fermement à toute forme de participation collective au financement des soins et à toute intervention de l’État, par crainte d’une perte d’identité et d’une dévalorisation de leur activité.

En revanche, la quasi-totalité des répondants se déclare favorable à la création de postes salariés dans les hôpitaux, les PMI, ou d’autres structures publiques, financés par l’État ou l’Assurance Maladie. Cette proposition fait l’objet de peu d’opposition et bénéficie d’un fort soutien en raison de la reconnaissance symbolique, financière et organisationnelle qu’elle implique. Reste en suspens la question de l’intégration de ces postes dans les parcours de soins.

En ce qui concerne le statut professionnel, les ostéopathes se montrent largement favorables à une inscription dans le Code de la santé publique, afin d’être reconnus comme  professionnels de santé à part entière. Ils expriment également une volonté forte de participer aux travaux des CPTS sur les territoires.

Plus largement, les ostéopathes se perçoivent comme une  profession de santé, bien qu’ils ne soient à ce jour que professionnels du système de santé (RPPS).

Ils se sentent concernés par les enjeux sociétaux qui traversent le champ de la santé et partagés avec les autres professions médicales et paramédicales.

S’agissant de l’accès aux soins par des dispositifs internes à la profession, les associations caritatives sont encore peu visibles et ne peuvent reposer uniquement sur le financement des praticiens pour exister.

La profession se montre globalement favorable à ce que ces associations puissent bénéficier de financements publics pour réaliser leurs missions, ainsi que d’un soutien via les écoles d’ostéopathie dans le cadre de la formation initiale.

Les cliniques étudiantes obligatoires sont vues comme un outil pertinent pour améliorer l’accès aux soins pour les publics précaires, en complément de l’offre existante. Un renforcement des dispositifs ciblant les personnes défavorisées dans les parcours de formation est généralement souhaité.

Cependant, les répondants rappellent que la prise en charge par des étudiants ne peut être équivalente à celle réalisée par un professionnel expérimenté.

Enfin, l’analyse qualitative fait émerger des voix qui alertent sur le fait que ni le bénévolat, ni les associations caritatives  ne constituent des solutions pérennes à l’enjeu d’un véritable accès universel aux soins ostéopathiques. Pour l’instant, elles sont cependant les seules structures permettant un minimum d’accès solidaire.

Plus globalement, de vives inquiétudes traversent la profession quant à son avenir. Les données qualitatives mettent en lumière ces craintes, communes à toutes les générations : les ostéopathes appellent de leurs vœux une meilleure régulation, une meilleure protection des patients, plus de contrôle, et davantage de scientificité.

Conclusion

Cette enquête a permis de recueillir un large éventail d’opinions et de perceptions sur l'accès aux soins en ostéopathie en France.

Elle révèle un consensus fort sur l’importance de l’accès aux soins ostéopathiques, mais aussi des inquiétudes quant à la situation actuelle de la profession, notamment en termes de démographie, de formation et de reconnaissance.

Les résultats montrent également une volonté d’engagement de la part des ostéopathes pour améliorer l’accès aux soins, mais avec des réserves sur les conditions de ce conventionnement, notamment en ce qui concerne la préservation de leur liberté professionnelle et la qualité des soins.

L’association Ostéo Pour Tous s’engage à poursuivre son action en faveur d’un accès équitable aux soins ostéopathiques, en tenant compte des résultats de cette enquête et en continuant à dialoguer avec les acteurs de la profession et les institutions concernées.

Nous remercions tous les ostéopathes qui ont pris le temps de répondre à ce sondage. Vos contributions sont précieuses pour mieux comprendre les enjeux de l’accès aux soins en ostéopathie et pour orienter les actions futures de l’association Ostéo Pour Tous.

Pierre-Adrien LIOT
Porte Parole Ostéo Pour Tous

Je me joins à Ostéo Pour Tous pour remercier toutes les personnes qui ont pris le temps de contribuer à ce rapport.

– Klemen SEVER, Président d’osteopathes.pro

Méthodologie et représentativité statistique

Notre enquête a été menée avec soin dans l’objectif de proposer une photographie, à un instant T, de l’opinion de notre profession sur l’accès aux soins en ostéopathie en France. Il s’agit de la première tentative de mesure de cette opinion professionnelle sur ce sujet.

Ce travail ne constitue pas une étude scientifique au sens strict, mais un outil informatif destiné à éclairer la réflexion et à accompagner la prise de décision.

Toutefois, nous avons souhaité nous prêter à l’exercice du calcul d’échantillonnage afin d’estimer, avec rigueur, le degré de confiance avec lequel nous pouvons interpréter nos résultats.

⚠️ N’oublions pas de relever les limites de notre enquête:

  • Méthode de diffusion non probabiliste: la participation s’est faite sur la base du volontariat, via des canaux numériques (emails, réseaux sociaux, relais associatifs), ce qui peut introduire un biais d’auto-sélection.
  • Biais de représentativité possible: certains sous-groupes de la profession (par exemple, les ostéopathes peu connectés aux réseaux ou isolés) peuvent être sous-représentés.
  • Pas de redressement statistique: les résultats n’ont pas été pondérés pour corriger d’éventuels déséquilibres démographiques ou territoriaux (par exemple : surreprésentation de départements très actifs ou engagés).

Cependant, nous avous souhaité répondre à la question suivante: « Est-ce que ce nombre de répondants permet de faire une conclusion sur l’orientation de l’avis général des ostéopathes de France ? »

C’est ce qu’on appelle la représentativité statistique d’un échantillon.

🧠 Les 3 ingrédients nécessaires

Pour répondre à cette question, il nous faut 3 choses :

  1. La taille totale de la population C’est le nombre total d’ostéopathes en France. ➡️ En 2025, on estime à environ 39 000 les ostéopathes en exercice en France.

  2. Le niveau de confiance C’est le degré de certitude qu’on souhaite avoir dans nos résultats. ➡️ Le plus courant, c’est 95 % de confiance, ce qui veut dire : «Si nous faisons 100 fois ce même sondage, avec 897 ostéos différents à chaque fois, nous obtiendrons un résultat similaire au moins 95 fois sur 100.»

  3. La marge d’erreur acceptable C’est la tolérance que l’on accepte entre le résultat du sondage et la réalité de la population totale. ➡️ Exemple: si le sondage dit que 60 % des ostéos veulent être remboursés, et que la marge d’erreur est ±3 %, alors le vrai chiffre dans la population est entre 57 % et 63 %.

📊 Calculs de taille d’échantillon

📊 Taille d’échantillon nécessaire pour 39 000 ostéopathes

Confiance Marge d’erreur Taille d’échantillon requise
90 % 5 % ≈ 271
90 % 3 % ≈ 754
90 % 2 % ≈ 1 694
95 % 5 % ≈ 381
95 % 3 % ≈ 1 038
95 % 2 % ≈ 2 328
99 % 5 % ≈ 662
99 % 3 % ≈ 1 528
99 % 2 % ≈ 3 392

Application à notre enquête

  • Nombre de répondants: 897 ostéopathes ont répondu à l’enquête.
  • Population totale: environ 39 000 ostéopathes en France.
  • Confiance: 95 % (standard pour les sondages professionnels).
  • Marge d’erreur: environ ±3,2 %.

La population étudiée est plutôt homogène (ostéopathes professionnels en France), ce qui renforce la validité de notre échantillon.

Pour résumer, nous avons eu 897 ostéopathes répondants, ce qui nous donne une marge d’erreur de ±3,2 % à 95 % de confiance. Cette enquête peut donc être considérée comme représentative de l’opinion des ostéopathes en France sur l’accès aux soins en ostéopathie.

Réponses brutes

Vous trouverez les réponses brutes obtenues et anonymisées et qui ont été conservées pour ce rapport.

Modifications de l’article

Modification 2025/07/22 : Ajout de la section « Méthodologie et représentativité statistique ».

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