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Tendinopathies – Mise à jour des connaissances en 2024

La tendinopathie est une pathologie complexe, multifactorielle du tendon, caractérisée par des douleurs, un déclin fonctionnel et une tolérance réduite à l’exercice. Les tendinopathies les plus courantes concernent le tendon de la coiffe des rotateurs, les tendons s’insérant sur les épicondyles médiaux et latéraux du coude, le tendon rotulien, les tendons fessiers et le tendon d’Achille1.

Les observations épidémiologiques et cliniques soulignent le rôle d’une surcharge mécanique répétitive, mais les mécanismes intrinsèques de la maladie sont largement inconnus: en particulier, il est débattu de savoir si l’inflammation, ou la dégénérescence, a un rôle pathogénique prédominant.

C’est d’ailleurs pour cela que le terme « tendinite » a été délaissé, au profit de « tendinopathie », car cette pathologie ne peut être caractérisée comme une simple inflammation du tendon2.

Dans cet article, nous allons passer en revue les mécanismes pathogéniques de la tendinopathie, les tendinopathies les plus courantes, et les traitements les plus efficaces.

Le modèle bio-psycho-social: un regard critique

Au cours de ces dernières années, une augmentation fulgurante des écrits scientifiques sur le modèle biopsychosocial (BPS) a vu le jour dans le domaine du soin. Bien que George Engel soit considéré comme le père de cette approche depuis 1977, l’idée d’intégrer les composantes psychologique et sociale avec les éléments biologiques dans la maladie a été mentionnée par de nombreux auteurs avant lui (Victor Frankl (1946) ; John Romano (1947))1.

D’abord exprimé sous le nom de « psycho somatic social » par Roy Grinker en 1952, il en adopta peu de temps après, le terme définitif de « biopsychosocial »1. C’est seulement en 1977 qu’Engel démocratisera ce concept par son célèbre article « The need for a new medical model : A challenge for medicine »2. Bien que majoritairement considéré dans le cadre des maladies mentales, cette approche n’est pas la propriété exclusive du domaine de la psychiatrie. Avant 1977, différents spécialistes s’étaient déjà intéressés à ce concept dans d’autres disciplines telles que l’ergothérapie, la pédiatrie, la médecine générale ou les soins infirmiers1.

Aujourd’hui, ce modèle s’est fortement étendu dans le domaine du soin et spécifiquement dans le cadre du traitement de la douleur. Le terme BPS est devenu omniprésent lorsque l’on s’intéresse aux différents types de thérapies existantes. Il est actuellement considéré comme le modèle à utiliser lors d’une prise en charge thérapeutique et plus particulièrement en thérapie manuelle3,4. Les guides de bonnes pratiques sont largement favorables à son application dans la prise en charge de la douleur liée aux troubles musculo-squelettiques5. Les dernières recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé concernant les douleurs chroniques lombaires vont notamment dans ce sens6.

Par ailleurs, une modélisation implique une simplification de la réalité. Pour chaque modèle, il est important de questionner sa validité ainsi que des limites imposées par sa conception. Cependant, comme le mentionne Weiner (2008), peu d’investissements ont été mis en œuvre dans la critique du modèle BPS7. Bien que discrète, la littérature actuellement disponible met en évidence un certain nombre de problématiques concernant cette approche. Il pourrait être cité le manque de cohérence du concept quant à la théorie sur laquelle il s’appuie8, son manque de validité scientifique1,8,9,10 ou encore, la mauvaise intégration du caractère subjectif et individuel de la personne douloureuse8. Bien que ces limites soient intéressantes, ce présent article se focalise sur la manière même dont le modèle BPS a été conceptualisé et exprimé, pouvant induire en erreur sur son interprétation et son utilisation. Par la suite, nous aborderons certaines pistes de réflexion concernant les causes d’une mauvaise application de ce dernier. Sensibiliser les professionnels de (la) santé aux limites du modèle biopsychosocial pour les intégrer à leur réflexion clinique pourrait tendre à améliorer son utilisation.

Réponses à l'article «Science et ostéopathie: Que reste-t-il à un ostéopathe EBP ?»

Suite à la parution du billet de blog «Science et ostéopathie: Que reste-t-il à un ostéopathe EBP ?» de nombreux partages et échanges ont eu lieu. Parmi ces échanges, Joseph KALLEL souhaitait apporter une critique argumentée du billet de blog.

Dans une démarche sincère, Anthony HALIMI, l’auteur du premier billet de blog et Joseph ont repris chacune des critiques autour des différents thèmes. Une partie des échanges s’est faite à l’écrit, une autre par conversations téléphoniques durant plusieurs heures. Les échanges entre les deux protagonistes sont répertoriés en annexe et lorsqu’un consensus a pu être atteint entre les deux auteurs, celui-ci est indiqué. Une absence de consensus se traduit par la présence des deux avis divergents rapportés ici.

À quoi peut ressembler une pratique ostéopathique EBP: un exemple concret avec la lombalgie aiguë non traumatique

Comme on l’a vu avec l’article sur une possible orientation de la profession vue par un kiné, l’ostéopathie se trouve à un carrefour crucial, tiraillée entre les traditions de ses origines et les avancées de la science moderne. À une époque où la médecine évolue rapidement grâce aux progrès de la recherche, notre profession est confrontée à un dilemme.

D’un côté, il y a celles et ceux qui, fidèles aux enseignements de A.T. Still, cherchent à préserver les méthodes traditionnelles qui ont fait la réputation de l’ostéopathie. De l’autre, nous observons un mouvement croissant d’ostéopathes qui, convaincus par la nécessité d’une démarche scientifique, aspirent à intégrer les données probantes actuelles dans leur pratique (l’Evidence Based Practice ou EBP), même si cela signifie remettre en question certains des principes fondateurs de notre discipline. Entre les deux, de nombreux praticien·ne·s se sentent démunis, partagé·e·s entre la loyauté envers leurs racines et le désir d’offrir à leurs patient·e·s des soins fondés sur des preuves solides.

Cet article se veut être un exemple et un guide pour les ostéopathes qui souhaitent s’orienter vers une pratique fondée sur les preuves et ne sachant pas par où commencer. En effet, nous ne pouvons plus pratiquer seulement par le biais des liens anatomiques en sachant que cette approche est mécaniquement dénuée de sens à la lumière des éléments fournis par la recherche1.

À travers l’approche d’une lombalgie aiguë non traumatique qui devrait être familière à tous les ostéopathes, j’espere illustrer mes propos et vous donner un aperçu concret des outils et des méthodes que l’EBP met à notre disposition, pour faire évoluer notre pratique vers une ostéopathie contemporaine, respectée et scientifiquement fondée.

Avertissement: Il est évident que je ne suis qu’un ostéopathe qui essaye au mieux de fonder sa pratique sur des données probantes, il est plus que probable que certains tests, certaines explications ou certaines sources ne soient pas les plus optimales, j’accueillerai avec plaisir toute donnée qui me permettra de m’améliorer.

Science et ostéopathie: Que reste-t-il à un ostéopathe EBP ?

😶‍🌫️ J’ai vu beaucoup de personnes se poser cette question à l’issue du documentaire sur l’avenir de l’ostéopathie de @monsieurclavicule, je vous apporte ma proposition de réponse sur ce que fait, selon moi, un ostéopathe EBP. Je suis kinésithérapeute, je suis formateur pour les ostéopathes dans le domaine de la douleur et très informé sur la pratique de la thérapie manuelle et les preuves. Je vous invite avec plaisir à apporter vos avis sur ce que je dis, pas seulement ce sur quoi vous n’êtes pas d’accord mais aussi les points auxquels vous adhérez.

Aider les gens à bien vivre avec la douleur par Le Pub Scientifique

Voici la traduction française en 3 images du guide “Aider les gens à bien vivre avec la douleur” publié à l’origine par Le Pub Scientifique (site en anglais malgré son nom trompeur 😛).

Ce guide explore comment améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de douleur chronique en adoptant une approche centrée sur la personne.

Le guide aborde comment mieux comprendre les besoins, les préférences et les objectifs des patient·e·s et comment collaborer avec eux et elles pour établir un plan personnalisé. En travaillant ensemble, clinicien·ne·s et patient·e·s peuvent trouver des moyens de réduire l’impact de la douleur et d’améliorer leur bien-être général.

BD sur le Syndrome de la Queue de Cheval: identification & conduite à tenir

Voici la traduction française en 3 planches de BD qui résume le Syndrome de la Queue de Cheval (SQC) publiée par Tom Jesson.

Le syndrome de la queue de cheval, également connu sous le nom de cauda equina, est une affection neurologique qui se caractérise par une compression des nerfs situés à la base de la colonne vertébrale et pouvant entrainer des séquelles irréversibles. C’est ce qu’on appelle communément un « drapeau rouge » 🚩 et on estime à un (1) cas toutes les 1000 à 2000 lombalgie aigües.

Le défi des groupes contrôles en ostéopathie: comment y parvenir ?

L’ostéopathie est une profession récente qui peine à se faire reconnaître dans le monde médical. Théorisée par Andrew Taylor Still, elle se crée à contre-courant de la médecine de l’époque. De nos jours, la médecine a su évoluer avec l’emergence de la médecine basée sur les preuves, ou evidence-based medicine (EBM), en finançant de la recherche pour évaluer rigoureusement l’efficacité des médicaments.
L’ostéopathie est très appréciée de ses utilisateurs et utilisatrices, mais une intégration dans le système de santé actuel nécessiterait une évaluation objective de son efficacité. Il y a eu plusieurs tentatives d’évaluation, mais il apparaît que celle-ci soit plus complexe que pour un médicament.

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